Protocole de prélévement et d'analyse des cornes.



AFVT

  
PROCÉDURE DE PRÉLÈVEMENT DES CORNES :

A l’arrastre sont présents le délégué UVTF, le délégué AFVT et le vétérinaire de la place, disposant d’un mètre de couturière souple, d’une perceuse, d’une scie, de scellés et de sacs résistants ainsi que de quoi noter.

Au tirage au sort du matin (qui décide des toros à prélever selon la procédure de l’UVTF) le ganadero (ou son représentant) est informé des analyses qui vont être faites, et sur quels toros. Il est à noter que l’UVTF prévient aussi les associations de ganaderos systématiquement à chaque temporada des procédures françaises.

Parfois le mayoral ou le ganadero effectuent eux-mêmes ce tirage au sort.

Mayoral ou ganadero sont de même invités à assister au prélèvement, ce qu’ils ne font pas en général, arguant qu’ils se priveraient de tout ou partie du premier tercio du toro suivant.

Après l’arrastre, les deux courbures de chaque corne sont mesurées par le délégué de l’UVTF et celui de l’AFVT (chacun rapportant ses données de son côté), puis des scellés sont apposés sur chaque corne.

La distance pointe - trou d’insertion du scellé est elle aussi notée.

Les cornes sont ensuite sectionnées et elles sont entreposées au congélateur dans des sacs scellés sous la responsabilité du président de la CTEM, avant convoyage pour expertise en fin de saison taurine au service d’anatomie de l’école nationale vétérinaire de Toulouse.

Le délégué AFVT envoie ses notes au docteur Thierry DHENIN, responsable des analyses en fin de temporada, et le délégué UVTF envoie ses notes au secrétariat de l’UVTF. Les deux relevés de notes sont confrontés le jour de l’analyse en présence notamment des vétérinaires des associations d’éleveurs (UCTL et autres groupes) toujours invités.

 

PROCÉDURE D’ANALYSE :

L‘AFVT emploie deux techniques d’analyse pour les cornes qui lui sont confiées.

Après un examen macroscopique et à l’œil nu, afin s’il y en a de déceler les anomalies de la courbure de la corne (« cassures », méplats…) les anomalies de la pointe cornée (« piton »), les marques anormales (stries d’outil…), ou au contraire les zones d’aspect trop lisse sans cuticule, puis une  palpation aux doigts permettant de confirmer les éventuels défauts d’harmonie de la corne, commence la biométrie proprement dite.

Le jour de l’expertise des cornes, les rapports des délégués de l’UVTF et de l’AFVT sont confrontés, et la longueur du piton théorique est calculée par les vétérinaires de l’AFVT sous la houlette de Thierry DHENIN à partir de ces données. Ce piton théorique doit être au minimum égal au 1/7 de la longueur moyenne de la grande et de la petite courbure de la corne.  Par exemple, si à l’arrastre on a mesuré sur une corne une petite courbure (distance insertion de la corne - pointe sur la face interne) de 42 cm et si on a mesuré une grande courbure (distance insertion de la corne  – pointe sur la face externe de la corne)  de 49 cm, le piton théorique calculé est de : 1/7 x (42+49)/2, soit 6,5 cm. Après ce calcul,  chaque corne est coupée dans le sens longitudinal. La longueur de la pointe cornée est alors mesurée, et le chiffre est confronté à la valeur calculée précédemment. Si ce chiffre est inférieur, nous indiquons alors qu’il a perte de substance.  Cette méthode est la seule officielle et légale en Espagne (Ministère de l’intérieur) et avec les résultats de cette méthode biométrique, il suffit outre-Pyrénées qu’il y ait un seul toro touché pour qu’il y ait sanction.

Notre confrère Thierry DHENIN  responsable des analyses de cornes au sein de l’AFVT, a mis au point dans le cadre de son travail de thèse une méthode dite « des surfaces » sous la direction du Professeur Sautet. Cette méthode est fondée sur un principe simple : quand la corne est manipulée, elle est affinée en amont de la pointe pour lui donner, au moins vu de loin, une forme harmonieuse. Il n’y a donc pas des lésions uniquement sur la pointe cornée, mais immédiatement en amont vers la base de corne, soit au sommet de la cheville osseuse. Sur une section de la corne en rondelles espacées d’1 cm cette fois-ci de la base du piton vers l’amont en remontant sur 8 cm environ, les surfaces respectives de la partie cornée et de la partie osseuse sont mesurées (avec assistance informatique). Sans manipulation, nous observons que la surface cornée est constante sur cette zone. A l’inverse, après manipulation, les surfaces sont modifiées, plus réduites à la base du piton qu’en amont, ce qui se voit bien si on trace la courbe des points obtenus : c’est une droite horizontale dans le cas d’une corne non manipulée, alors qu’elle présente une pente dans le cas contraire. L’AFVT a validé cette méthode d’abord sur ganado bravo et manso non manipulé, puis sur cornes manipulées par nos soins à cette fin, et cette méthode a été présentée aux confrères du Ministère de l’Intérieur à Madrid et au Symposium du Toro de Lidia de  Zafra en 2003.

L’AFVT utilise cette deuxième technique pour  confirmer les résultats de la méthode de biométrie « officielle ».