Edito

ÉDITORIAL

LA CORRIDA<= u> : UN EXEMPLE D’HYPERMODERNITE

En préambule, que = faut-il comprendre par « hypermo= dernité » ?

C’est un concept, situé au-delà de la simple modernité, développé par François ASCHER, sociologue, spécialiste des modes de vie.

La société = est d’une complexité nouvelle. Le temps où les individus vivaient confinés en vase clos ou du moins dans un cercle restreint – leur village, leur quartier, leur rue – est révolu. Aujourd’hui ils forment de plus en plus une société de clubs, participant à divers groupes avec lesquels ils ont des activités différentes, et ils « commutent » de plus en plus vite d’u= ne sphère à l’autre.

Désormais la société est devenue « hypertexte ». Ce terme d’hypertexte est bien c= onnu des internautes : il désigne un ensemble de textes différents dans lesquels figurent un certain nombre de mots identiqu= es qui constituent des « n&= #339;uds ». En cliquant sur ces nœuds, on passe automatiquement d’un texte à l’autre, dans la mesure où ils contiennent le mê= ;me mot.

A partir de cette définition la corr= ida peut être considérée d’une particulière hypermodernité, puisqu̵= 7;elle intervient bien comme un nœud, reliant, de façon plus surprenan= te qu’on aurait pu l’imaginer à l’origine, des sphères totalement distinctes et des groupes sociaux que l’on = ne pensait pas devoir se rencontrer.

Premier clic : le = campo, mouches et bouses, le calme.

Clic : les clameurs, l’arène, le sang et la merienda.

Clic : la délicatesse du pinceau, la légèreté et la profondeur de l’écriture, cinéma, Carmen.

Clic : la blessure, la mort, chirurgiens, Sir Fleming.

Clic : le mystique, les superstitions, les religions, Myth= ra, le Vatican, et la philosophie.

Clic : l’argent, le commerce, la gastronomie, les dr= oits télévisés.

Clic : UVTF, UBTF, AVTF, Carte Verte.

Clic : les aficion= ados, toreristas, toristas, les touristes.

LEXIQUE DE L’ANDA

U comme « UVAS »=

Dans l’expression : « entrar por uvas ».

Il ne s’agit pas de vendanges. Dans son acception courante, elle signifie : « r= isquer le coup ». En langage taurin, elle est synonyme d’« entrar a matar= ».

Il y a bien en effet une part de hasard, de chance et de risque dans la suerte suprême, au moment - = unique - de la fusion, de la confusion des terrains de l’homme et du toro, au moment où le regar= d doit se concentrer sur le point d’impact de l’épée, en perdant de vue la pointe de la corne, où la coordination anti-physiologique des mouvements doit être parfaite, la main gauche = (celle qui tue, dit-on) dévi= ant de façon aveugle la tête du toro par une passe inversée et croisée.

Ce bref instant aléatoire est le plus chargé de symboles. Il est l’aboutissement, la justification du combat, car, sur le plan trivial= , le toro doit être tué, pour être mangé. Dans= une conception plus poétique et plus érotisée du toreo, il correspondrait au moment orgasmique et définitif de l’affrontement.
Et voila que l’on perçoit les prémices de la disparition d= e la mise à mort. Les indultos abusifs se multiplient. Une figura a été récompensée d’un cartilage aprè= ;s avoir entendu pourtant les trois avis !

Si, un jour plus ou moins proche, les m= aestros étaient dispensés d’ « entrar por uvas », la frustration de l’aficionado, qui en gén&eacu= te;ral « tiene mala uva »= (a mauvais caractère), serait terrible, et les responsables serai= ent condamnés, à juste titre, à recueillir (pour paraphras= er John STEINBECK, prix Pullitzer 1940) … les Raisins de sa colère.

MANIFESTE D'AFICIONADOS POUR UNE TAUROMACHIE INTEGRE, AUTHENTIQUE ET JUSTE

D&ea= cute;calogue pour la régénération de la suerte de piques

1° - La suerte de piques est la ligne principale de la lidia.

Elle a deux rôles :

     - Le premier est d’évaluer la bravoure, la codicia (qualité du toro qui poursuit tout ce qui bouge), le pouvoir et la puissance du toro. Pour cela, le toro devra all= er au moins trois fois au cheval.

     - Le deuxi&egrav= e;me est de régler le port de tête pour les tercios suivants= .

2° - La suerte de piques doit être réalisée selon l= es canons.

Le toro est cadré devant le picador qui doit offrir la poitrine de son cheva= l et provoquer la charge. Le picador doit lancer la pique au-devant et piquer da= ns le morrillo du toro avant que celui-ci ne touche le caparaçon du cheval.

Pendant que le toro pousse, le picador doit se défendre en s’appuyant de son poids sur la pique, poussant du haut de la pique et sortant son corps de la monture sans rectifier, ni vriller et en mesurant le châtiment.

En aucun cas, il ne doit fermer la sortie du toro, excepté lorsq= ue celui-ci refuse le combat (manso) ; il peut alors avoir recours à la « carioca ».

3° - L’importance du tercio de piques nécessite, pour sa bonne exécution, des chevaux dressés avec un poids proportionné. Les protections d= es chevaux doivent être composées de préférence de<= /span> matériau souple et léger q= ui ne doit en aucun cas « blinder » le cheval, afin que le toro ne s’écrase pas contre un mur.

Les chevaux doivent avoir un œil à découvert afin de pouvoir s’orienter dans le ruedo.

4° - L’importance de ce premier tercio pour la suite de la lidia nécessite que les matadors,= subalternes et picadors, chacun dans la mesure de ses responsabilités, occupe sa place, réalise la suerte correctement, dans le respect du dro= it (selon les règles) et sans tirer profit, en plaçant correctem= ent le toro, dosant le châtiment et le sortant au moment adéquat.

5° - Aucune faena ne sera récompensée lorsque le toro<= /i> n’aura pas reçu au moins deux piques réglementaires.

6° - Aucun toro ne sera récompensé d’une vuelta<= /i> ou de trophées, si, lors de sa lidia, il n’a pas reçu plus de deux piques.

7° - Aucune corrida dans son ensemble ne sera récompensée, si au moins trois toros n’ont pas reçu plus de deux piques.

8°- Pour que la suerte de piques soit réalisée correctemen= t, il faut en plus de la connaissance et de l’engagement, de l’habilité et de la précision.

Aucune récompense ne peut être attribuée à un picador,<= span style=3D'mso-spacerun:yes'> s’il manque la premiè= re rencontre avec le toro,

ni à celui qui place la pique en-dehors du morrillo m&ecir= c;me s’il a bien réalisé la suerte, qui vrille ou qui fait une carioca sans nécessité.

9°- Il faut exiger que= les responsables du bon déroulement du spectacle taurin, comme les présidents= , délégués, alguacilillos et vétérinaires ne manq= uent pas à leurs obligations et ne délèguent pas leurs rôles aux professionnel= s de la tauromachie.

Ils doivent agir avec la rigueur nécessaire afin que soit appliqué= ; le règlement et que la lidia se déroule de manière ordonnée, en particulier la suerte de piques.

10° - Il faut dénoncer, à travers les médias que nous avons à notre portée :

-       &nbs= p; les picadors= qui ne respectent pas les règles régissant le premier tercio = de la lidia ;

-       &nbs= p; les matad= ors qui ne donnent pas les bons ordres et qui sont, en définitive, les premiers responsables de leur prestation;

-       &nbs= p; les autorités qui, négligeant leurs fonctions, ne corrigent pas, n’interrompent pas et ne sanctionnent pas les infractions commises.

Communiqué de : Association « El Toro de Madrid » , Association culturelle « La Cabaña Brava », Associati= on « El Toreo en Red-Hondo », Site taurin « El Chofre.com ».

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NAISSANCES

s Fin février, l’Espagne a vu na&icir= c;tre la « Mesa del toro= ».Il s’agit d’une fédération formée d’une quinzaine d’associations taurines regroupant des toreros, des ganaderos<= /i>, des impresarios, des vétérinaires… Une des premiè= ;res actions de cette entité devrait avoir lieu au sein du Parlement Européen début juin sous la houlette du député = du Parti Populaire Luis de Grandes. Cette organisation rejoint ainsi la Plateforme Taurine dans sa lutte contre les antis.

s Ce mois-ci, la France taurine a assisté égal= ement à la naissance d’une fédération d’entités destinée à lutter contre les antis&nbs= p;: c’est l’officialisation de l’Observatoire des Cultures Taurines. Présenté le 19 janvier dernier à Arles, le bébé a réuni le 22 = mars sa première assemblée constitutive afin d’établir ses statuts, de constituer son bureau et de définir les grandes lign= es de ses actions prioritaires.

Certes sur le fond l’ANDA est favorable à la création de ce groupe de travail car, avant de défendre notre vision de la corrida, il faut bien sûr défendre la corrida. L’idée de fédérer les entités n’est d’ailleurs pas une idée récente. Il y a plusieurs années, l’ANDA a= vait proposé la mise en place d’une Fédération Française des Courses de Taureaux de Combat… Trop précurseur à l’époque… et en plus venant de l’ANDA… L’idée n’avait pas été acceptée par= le monde taurin…

<= span style=3D'font-size:9.0pt'>Sur la forme, l’ANDA reste réserv&ea= cute;e et ne peut pour l’instant intégrer ce groupe...

<= span style=3D'font-size:9.0pt'>

s Autre accouchement prévu, dans la famille UVTF. L’Union a= vait annoncé lors de son Assemblée Générale la création d’un Comité d’Ethique. Espérons qu’il ne restera pas dans la poussette et que les nouveaux membres élus lors du récent scrutin municipal sauront impulser le projet.

Trois naissances, trois bébés pour lutter contre les antis.

Anti et pro-corrida se sont, d’ailleurs, retrouvés récemment chez Michel Barnier, Ministre de l’agriculture et de= la pêche pour les rencontres « Animal et Société ». La France, dixi= t le communiqué du ministère, doit relever ce défi, en conciliant la préservation de notre patrimoine culturel et religieux= et la protection animale. Cet enjeu doit également tenir compte des réalités d’un développement économique durable.

Deux sujets concernant la corrida ont ét&e= acute; abordés : le statut juridique des animaux et la corrida proprement d= ite.

Sur le premier point, l’ANDA avait remis, i= l y a quelques années déjà, un dossier complet sur le statut juridique du taureau de combat à l’UVTF démontrant alor= s le caractère singulier de cet animal ni vraiment domestique, ni vraiment sauvage.

Là encore, un travail qui est parti dans un tiroir… mais qu’il aurait été bien utile de resso= rtir et de dépoussiérer pour cette rencontre…

Le communiqué poursuit en précisant que le ministre veillera à l’établissement d’un dialogue approfondi entre = les différents participa= nts (lesquels ?) au sein des groupes de travail.

Cela devrait être nettement plus difficile = car il est bien connu que dans les deux camps, chacun ne voudra rien lâcher à son adversaire…

Olivi= er BARBIER

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AVIS DE PRESIDENCES

Avis subjectifs

<= o:p>

Dax, samedi 7 septembre 2007 := le public dacquois qui a déjà obten= u la première oreille pour le JULI manifeste plus bruyamment qu’en<= span style=3D'mso-spacerun:yes'> agitant les « panuel= os blancos ». Le président de la course, M. Darrière n’octroie pas le deuxi&egrav= e;me trophée pour cette demande minoritaire. A l’issue de la vuelta du m= aestro, le public siffle la présidence. Quelques aficionados se lèvent et applaudissent le préside= nt pour ne pas s’être laisser emporté. Parmi eux, P. Lavign= e, président de la course du lendemain… solidaire de son compagno= n de palco.

Dax, dimanche 8 septembre : PONCE vient de tuer son premier novillo-toro. La pétition est majoritaire pour la première oreille, mais pas pour la deuxième. P. Lavigne donne= les deux oreilles directement !

La place dans les gradins n’est effectivement pas la même qu’= ;au palco.

La présidence unique, comme à Mont de Marsan, n’est – elle pas une solution pour harmoniser les choix des fér= ias ?

Avis objectifs

Selon l’article 81 du règlement taurin, la présidence doit avertir le matador s’il n’a pas tué son toro au bout de 10 minutes. Le deuxième avis sonne trois minutes après, puis le troisième et dernier avis deux minutes après.

La première passe de la faena est le point de départ de ce dernier tiers et rien n’est plus faci= le que de déclencher le chronomètre à ce moment-là= et de faire sonner les clarines quand le temps écoulé est atteint !

En novillada, les présidences sont trop souvent laxistes et ne font guère attention au chronomètre. Cela se retrouve principalement dans les <= i>pueblos et disparaît dans les arènes de première catégor= ie.

Pourtant le règlement est le même pour tous !

Savalli, qui bénéficiait trop souvent de cette complaisance d= es présidences en novillada, se fit sanctionner en corrida par l= es trois avis à Vic-Fezensac lors de la dernière féria. Peut-être une conséquence de ces faenas à rallon= ge en novillada ?

Dax, dimanche 8 septembre :

1.TERUEL : 9 minutes , 0 avis.

2.RINCON : 9 minutes, 0 avis.

3. PONCE : 9 minutes, 0 avis.

4. RINCON : 14 minutes, 2 avis : 1^er après 10 mn, = 2^ème après 13mn.

5. PONCE : 16 minutes 30, 2 avis : 1^er après 12 mn= 30, 2^ème après 15mn.

6. TERUEL : 11 minutes, 1 avis après 10 mn.=

Enrique PONCE aurait donc dû avoir les trois avis ! Il a eu très facilement les deux oreilles de son « collaborateur … » après une fa= ena publico-artistique.

En fait, M. Lavigne, président de la course, aurait été b= ien embêté de sonner les trois avis à PONCE qui aurait perdu les deux oreilles ! Il a été « réglo » sur cinq taureaux … et la popu= larité de Dax fut sauvée !

Il faudra qu’il nous explique ce favoritisme pour PONCE, alors que les d= eux autres toreros ont eu les avis sonnés à l’heure !

Ah !!! Présidence quand tu nous tiens !

PS : nous noterons que Vic a connu l’an denier deux fois les trois avis.

M.SAVALLI entendit le troisième avis, lors de l’encierro de Charr= o de Llen le 28 mai, après 16 minutes de faena… <= /span>

A. LAMELAS en fît de même, lors de la novillada de Valdellan du 10 août, après une fa= ena de 16 minutes !

Il faudra rechercher dans les annales s’il y a déjà eu deux to= ros rentrant vivants dans les corrales<= /i> dans une même arène au cour d’une même temporad= a ?

Olivier BARBIER

        =             &nb= sp;            =             &nb= sp;

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        =             &nb= sp;

Clic : tiens !voici les anti-corridas qui n’ont= pas conscience qu’ils rajoutent un cercle (restreint ?) et, par leur activisme, font remonter la notoriété de la corrida au plus h= aut niveau de l’Etat et aux autorités supra-nationales.

Stop : la page est pleine.

La démonstration e= st faite que la corrida est un modèle d’hypermodernité d’une richesse extrême, que je ne

retrouve – je ne pe= nse pas que ma passion m’aveugle – dans aucune autre activité humaine (ni animale).

Alors, un dernier clic, pour le plaisir et pour conclure : hommes anachroniques en costume de lumières et en bas roses qui continuent, deux siècles et demi après Pepe Hillo et selon un rituel quasi-immuable, à combattre des animaux sauvages avec des instruments rustiques, et pourtant tellem= ent …hypermodernes. Par un li= en paradoxal et intemporel.

        =             &nb= sp;            =             &nb= sp;            =             &nb= sp;            =         Robert REGAL

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