Analyses

Pour la quatrième année consécutive, l'UVTF a procédé, en collaboration avec l'AFVT, à la saisie et à l'analyse de deux paires de cornes pour chaque corrida organisée en place de première catégorie. L'ANDA, qui a pour cheval de bataille depuis plus de 25 ans la lutte contre l'afeitado, se félicite et encourage cette procédure tout en regrettant certains détails:

• Possibilité de retirer 2 toros du tirage au sort, les 2 paires n'étant saisies que pour les 4 toros restants.

• Afeitado caractérisé uniquement si 4 pointes sur 4 sont positives. Cela laisse la place pour un lot composé de 3 toros touchés sur les 2 cornes (dont 2 retirés du tirage au sort) et 3 touchés sur une seule corne. Un éleveur habile a donc largement la place de passer au travers du filet.

• Hétérogénéité suivant les places. La saisie étant effectué en présence de trois délégués (UVTF, vétérinaires de l'AFVT et de la ville), sa pertinence peut être influencée par les rapports que peuvent entretenir l'empresa avec la ville et les vétérinaires qui parfois travaillent pour l'élevage appartenant à l'organisateur. Comble du ridicule en 2004, Mont-de-Marsan est arrivé à mettre à la poubelle 16 cornes prélevées pendant la Madeleine.

Ces restrictions posées, intéressons-nous aux résultats, ou plutôt à ce que l'UVTF consent à faire connaître. En considérant les paires saisies de façon globales (élevages et arènes mêlées) on peut établir le tableau suivant qui récapitule les 4 campagnes:

Année	2001	2002	2003	2004
Paires analysées	80	78	78	85
Paires limpias	49	54	60	55
Paires positives sur 1 corne	10	8	7	15
Paires positives sur 2 cornes	21	16	11	15
Élevages recevant un blâme.	Victoriano, Adolfo Martin, Cebada Gago, Santiago Domecq	Buenavista	aucun	Palha Juan-Pedro Domecq (décision à confirmer)

Si on ne s'attache qu'au pourcentage de résultats favorables, 2004 est le deuxième plus mauvais millésime depuis la mise en place de cet indicateur (65% contre 61% en 2001, 69% en 2002 et 77% en 2003). Impossible de dire si cela correspond à un relâchement de la part des éleveurs et/ou des organisateurs, ou si ce sont les saisies qui ont été effectuées de façon plus rigoureuse, mais une chose est claire: l'afeitado est toujours bien présent. Puisque ces analyses sont un outil interne qui permet à l'UVTF de mesurer la réalité de la fraude, et ce de façon scientifique, on peut conclure:

Propositions:

Mais il n'est pas question de jeter le bébé avec l'eau du bain, ces saisies systématiques sont à l'honneur des villes taurines de France, et même si l'exploitation qui en est faîte est perfectible, l'ANDA encourage l'UVTF à poursuivre dans cette voie et propose quelques mesures susceptibles de lutter plus efficacement contre la fraude:

• Critères plus sévères: 3 cornes positives sur 4 suffisent à caractériser un afeitado,

• Tirage au sort intégral sur les 6 paires du lots, refus des certificats d'arreglado qui ne sont que très peu employés vu l'absence totale de communication faîte à leur propos.

• Une délocalisation des vétérinaires, qui impliquerait de ne pas travailler dans le département où s'effectue la saisie, pourrait limiter les écarts de rigueur d'une ville à l'autre.
  

• Sanctions plus sévères. Jusqu'à présent, à l'exception des cafouillages autour des Victoriano del Rio à Nîmes et Arles en 2002, le blâme attribué à un élevage a été suivi d'une année de mise à l'écart des arènes des villes de l'UVTF. Afin de rendre plus dissuasive la sanction sans pénaliser les villes où un élevage, sanctionné par ailleurs, est sorti non manipulé, le bannissement pourrait être en 2 parties: 1 an pour toutes les villes (comme maintenant), et 3 ans pour la ville où la fraude a été constatée. Ainsi, l'éleveur assume sa responsabilité dans la surveillance de ses bêtes jusqu'à la sortie en piste, mais la ville prend aussi sa part. Si la municipalité a été abusée à son insu, les 3 ans ne posent pas problème vu le préjudice qu'elle a subi, elle n'est de toutes façons pas désireuse de reprendre de ces produits. Et si la ville a une part de responsabilité, (qu'elle soit organisatrice directement ou qu'elle n'ait pas suffisamment encadré son prestataire), les 2 années supplémentaires de mise à l'écart locale permettent à d'autres arènes de programmer l'élevage. Les uns ne payant pas pour les autres.

• Cas particulier de la langue bleue. Si, comme on peut le prévoir, un facteur externe aux saisies de cornes empêche la venue en France d'un élevage sanctionné, la mise à l'écart de l'élevage ne s'appliquerait qu'une fois la frontière réouverte, afin d'être réellement effective.

• Transparence des résultats. La méthode employée jusqu'à présent a montré ses limites. La seule publication d'un chapeau global a tendance à noyer le poisson et chaque municipalité se garde bien de communiquer les résultats la concernant. Si la totalité des résultats était connue de tous, les élevages qui ont évité de peu le blâme se sentiraient d'avantage concernés et l'émulation entre les villes pourrait jouer pleinement. En outre, on éviterait les non-dits et plans sur la comète.

• les 6 courses avec 3 pointes touchées sur 4
• la bonne tenue des Martelilla sur 3 courses (bémol avec l'arreglado de Bayonne), des Hoyo de la Gitana et El Pilar sur 2 courses.
• Les écarts suivant les villes pour Cebada Gago et Miura, limpios là, touchés sur 3 pointes sur 4 ici.
• L'efficacité du test par biométrie, contredit une seule fois par la méthode des surfaces
• La très bonne tenue de Béziers avec 4 lots "100% limpios" sur 4 (noté 4 sur 4)
• La catastrophe pour Arles avec 1 sur 6, (idem pour Mont-de-Marsan, les disparitions de cornes faisant trop bien les choses, ne nous leurrons pas).
• Les scores intermédiaires de Bayonne (3 sur 6), Vic (2 sur 3), Nîmes (7 sur 15) et Dax (3 sur 7).

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Dans le même chapitre 'Analyses', on dira un mot à propos des El Pilar de Dax. Sortis avec des comportements inédits qui nous ont fait créer un prix spécial, le "Pot Belge d'Or", leurs viscères ont été saisies avec célérité. Hélas, la suite a été moins claire. A ce jour, il n'a été rien publié d'autre qu'une promesse de parutions de résultats négatifs…

C'est faire peu de cas des intentions affichées juste après la course par la direction, et de la mémoire des aficionados. Quand on veut éliminer toutes suspicions, on publie des résultats complets, y compris le protocole et les produits que l'on a demandé de rechercher. Dans ce cas particulier comme pour les cornes, c'est avec la transparence que la corrida et l'UVTF sortiront par le haut des fraudes et manipulations que le mundillo veut nous faire avaler.

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