Billets verts distribués à Dax.


Temporada 2006

"Tant que l'homme sera mortel, il ne sera pas décontracté." Woody Allen.

Ne cherchez pas la banderole de l’ANDA ni les billets verts cette année, vous êtes en possession du seul et unique exemplaire. Motif : cette temporada dacquoise ne nous intéresse pas.

 Il ne nous parait que trop évident que quand il y a peu de toros sur le marché on doit réduire le nombre de courses. Qui a osé le dire ? Ne pas tenir compte de cette évidence montre bien que les considérations taurines pèsent peu ( à Dax et ailleurs). Au contraire la langue bleue a permis de franchir un pas : deux « mano à mano » en septembre, c’est le nombre de toreros qui a baissé.

A la sortie de la publication des cartels, un membre de la commission taurine a déclaré « ce n’est pas une féria pour aficionados ». Et pourtant les clubs taurins n’ont pas désapprouvé les cartels et la presse nous a même rapporté qu’ils n’étaient pas insatisfaits. Or, profiter d’une épizootie pour installer deux « mano à mano » en dit long sur les goûts du public et de l’aficion locale. Quant au grand public, il ne paie pas un billet pour se poser des questions. Vous assisterez à des tertulias indignées mais convenues et vous lirez des compte rendus de corridas accommodants puisque le quotidien local est incontournable.

Trop de férias sont devenues des produits de marketing policés où les toros ne sont qu’un prétexte. Bien peu d’aficionados résistent à ce phénomène mais préfèrent déplorer les soirs d’été ce qu’ils ont consentis certains soirs d’hiver ( à Dax et ailleurs). Depuis longtemps cette évolution produit des effets pervers et beaucoup d’ennui sur les gradins. Nous suspendons donc le billet vert car nous devons tenir compte des réalités que nous venons de décrire. Il est préférable pour nous de faire quelques heures de voiture autour du 15 aout que de nous entêter à dénoncer un système qui convient à un trés grand nombre même s’il est incohérent sur le plan taurin. Cette année d’avantage la corrida spectacle-spéculative sera à la tauromachie ce que Mireille Mathieu est à Jeanne d’Arc, Florent Pagny à l’Art Lyrique ou Serge Lama à Napoléon.

 Nous vous souhaitons une part d’imprévu ...
[Texte du billet distribué le 12 août 2006]



Toros y salsa 2005

Corrida du  10 septembre  

« Et le vent de l'histoire chante en moi. D'ailleurs qu'importe l'histoire pourvu qu'elle mène à la gloire. »
Jacques Brel, L’homme de la Mancha, 1968
 
Salsa, toros et austérité. Les toreros, qui d’habitude nous clignent de l’œil, nous brindent et nous sourient, ont affiché une mine très grave toute la course. 
Pas la faute aux Adélaïdes, ni au ciel chargé de gros cunnilingus.

Le Fundi n’était pas là pour s’amuser, nez éraflé ou pas.
Son premier toro peu piqué et de « buen son » s’est d’avantage régalé du «Lekunberri» interprété par la Néheuh que du maestro qui a décidé que cela suffisait comme ça. Toreo efficace des deux bords mais peu engagé : un peu afuera, un peu de pico, un peu loin… et une estocade. Pétition minoritaire et oreille.

Il allait pleuvoir.

Pour la deuxième fois, l’aigle de Falbala baissait la tête,

Quand ce quatrième toro, qui n’avait fait de mal à personne,
Se trouva très mal lidié et au premier tiers, et au deuxième.

Sombre troisième tiers ! l’empereur revenait lentement

Pour dessiner en trompe l’œil une faena péniblement :

Sur le voyage, pico…avec une mocheté de caïda à la clef.

Il neigeait

Hugo Victor, Méditations, Jersey, 1852

Le jubilado (retraité) n’avait pas envie de rire non plus, et nous avec.
Meca, très mal accompagné d’une cuadrilla incohérente, a livré un faux combat en utilisant les vieux trucs qui « bluffent » le public. Ceux qui consistent à se coller dans le cou, ou à voler des demies-passes sur les retours inoffensifs d’un brave couillon de toro. Sale estocade basse et applaudissements gélatineux.

Pas de rattrapage au second, l’ami Stéphane débordé par un toro davantage encasté que brave s’en débarrasse d’un bajonazo. Le toro répétait, Meca aussi

 
Louis Vilches est moins connu du grand public.
On a vu hier deux faenas high-tech de type arabo-andalou de derrière les fagots.

Ce troisième toro, manso au cheval, faible, n’a pas résisté à ce toreo simple, profond, élégant et efficace. 
Donné en quatre séries sur les deux côtés. La Nézeuh  joue « Nerva »  qui va bien.

Et puis chplof ! Six pinchazos en entrant droit et une demie-épée.

Le dernier toro était en fait une vache peinte en noir qui n’avait pas à se mêler à cette histoire.

Mais pluie ou pas pluie, la Néeue attaque « Puerta grande » car ça presse. 
Non pas les nuages ma dame, mais Louis, en bas , qui remet le couvert avec peut-être moins d’intensité, mais quand même ! 
Replof, deux pinchazos et une caïda.

Bilan.
Un lot de toros aimables.

Sans grande qualité mais sans gros défauts.
Sans force ni faiblesse Sans classe mais motivés.
7 piques au total et non pas 12 comme on a pu le lire par ailleurs.
Trois toreros très différents que l’on aurait pu opposer à une corrida concours, comme il s’en donnait jadis, à Dax, en septembre
Toutes les peňas n’ont pas été « invitées » à remercier Meca, loin s’en faut.
Mais l’ANDA saluait déjà Meca au temps où ses efforts au premier tercio le faisaient snober par quelques organisateurs

Corrida du 11 septembre  

N'a pas eu lieu à cause d'une météo défavorable. Doit être reprogrammée bientôt.Wait and see.

Féria 2005


[12/08/2005]
« Ce n'est pas la charge, mais l'excès de charge qui tue la bête »
Cervantès, Le Quichotte

Planète Corrida, numéro 32,  Août 2005, page 46
Interview de Jacques Forté, maire de Dax.

"Quelle question auriez-vous aimée que l'on vous pose?

En 2004 nous avons eu une temporada extraordinaire mais un final extraordinairement catastrophique.
Que s'est-il passé avec le lot d'El Pilar de Toros y Salsa.

Sur l'instant nous avons tous pensé que les toros avaient été drogués y compris les sobreros,
c'était anormal
de les voir tous tituber, tomber, manifestement ils avaient des problèmes nerveux.
Nous avons fait faire diverses analyses. Rien n'a été décelé a priori.
Nous avons donc fait récupérer les foies des animaux par des vétérinaires devant huissier et nous les avons envoyés chez le professeur Berny à Lyon qui a effectué des recherches sur 89 molécules. Rien! Tout s'est avéré négatif!
Puis, je pars chez des amis espagnols chasser le perdreau et l'un d'eux me dit: Avez-vous pensé à rechercher du côté des insecticides?
Je rappelle le professeur Berny à Lyon qui réalise des tests, immédiatement la molécule qui est dans tous les insecticides s'avère... présente.
Il l'a trouvée dans ­ le foie d'un seul toro, celui qui s'était comporté de la moins mauvaise façon.
Cette substance toxique
¹  est métabolisée très vite par l'organisme, elle détruit les cellules nerveuses mais le sang n'en garde pas de traces sauf si l'animal vient de l'ingérer. En fait on a retrouvé ces traces sur le toro le moins touché. Un coup de chance.
Il y a eu véritablement une action malveillante. Les toros ont été aspergés d'insecticide.
Nous avons porté plainte auprès du Procureur de la République.
Je veux que cela se sache pour que chacun en France et en Espagne fasse attention
.
D'après mon ami cela se pratique couramment en Espagne. Par malveillance.
L'éleveur m'a demandé les analyses pour se rassurer sur la qualité de son cheptel.
Donc cette année, nous serons encore plus attentifs à cela ne se
reproduise pas, vous pouvez vous en douter!"

L'hypothèse du PBO ²  a donc trouvé un écho enthousiaste chez le premier magistrat de la cité.
A son tour, l'ANDA, en date du 5 juillet 2005, a porté plainte contre X auprès du Tribunal de Grande Instance de Dax,
souhaitant que celle-ci soit jointe à celle de la ville de Dax.
Pourtant, bien des aficionados avaient décidé plus confortablement de parler d'autre chose…
et quelque journaliste surfiste de hurler à la calomnie. 


3 questions simples pour gagner une place à la Concours de septembre :
- Quel est le mobile ?
Ces toros, à ce moment là, ne plaisaient pas : ils étaient « laids » .

- A qui profite ce coup tordu ?
Pas aux organisateurs.

- Qui peut se promener dans les corrales de Dax avec son aérosol de Flytox ® quelques heures avant la course sans attirer l'attention ?
La balle est aux perdreaux.


Bonne féria à tous.


(1) S.O. Landes, 2/03/05, p. 4 , la cyfluthrine, «  elle provoque deux grands types de troubles … lesquels… vont de la salivation à de fortes diarrhées et, d'un point de vue nerveux, de l'ataxie, la difficulté à se tenir debout, la faiblesse postérieure, les tremblements à des convulsions » 

(2) Extrait du palmarès 2004 de l’ANDA, http://anda.aficionados.free.fr/Palmares.html
Pot Belge d'Or à la course du 12/09/04 à Dax

Ponce - Conde / 7 El Pilar - 1 Santos Alcalde tous tout fous malgré  leur bonne santé certifiée



[13/08/2005]

Corrida du Vendredi 12 août
« Défie-toi du bœuf par devant , de la mule par derrière, et du moine de tous les côtés »

Cervantès, Les nouvelles exemplaires

Dans Montalveau, y'a vo.
C'est lourd, comme les toros 1 et 2, acochinados,  engraissés lors du voyage à coup de barres de céréales soi-disant énergétiques.
Pourquoi faire aux aficionados le faux procès de vouloir des toros lourds qu'ils ne demandent pas, et présenter ces deux daubes.
L'éleveur affirmait que le lot était exceptionnel et qu'il revenait avec beaucoup d'ilusion !
Et bien, deux invalides furent lidiés avec la bénédiction présidentielle.

Deux toros impropres à la lidia et donc réglementairement "remplaçable" (Art. 22-b) malgré les dires du président qui se tourne son réglement comme ça l'arrange. Quoiqu'il arrive, les mains restent propres et  la faute est reportée sur aux-truies.
Bref, nous avions une chance, par un ou deux changements légitimes, de voir quelque chose, mais aujourd'hui, le président n'a pas pris ses responsabilités.
On l'a connu plus habile.

Les autres Montalveau ne petaient pas trois pattes à un canard et mon tout s'est fait piquer six fois sans mérite.

Que faire des quelques qualités qui affleuraient  ce tas de caillasses ?
Fernand fait un retour inaperçu en ce jour d'ouverture.
Le Cid gère la crise proprement.
Vilches cite de loin le troisième plus qu'incertain, lie une série au sixième  pas plus certain. Ce sont les seules certitudes de cette anti-corrida.

Hier soir, depuis le fond du seau, le Van Gogh de la commission taurine mettait son oreille sur le billot qu'on ne l'y reprendrait plus.
Sacré André, va...



[14/08/2005]
Corrida du samedi 13 août
« Le sang s’hérite et la vertu s’acquiert, et la vertu vaut par elle seule ce que le sang ne peut valoir. »

Cervantès, Le Quichotte
Les pendules sont désormais à l’heure.
La bravoure est un critère incontournable si l’on veut encore parler d’une même tauromachie.
Le beau-père du Fundi peut bien faire le tour du monde a hombros , ses toros ont fait étalage de davantage de caste et de mobilité que de bravoure.
Aucun ne s’est employé au cheval avec un tant soit peu de classe.
De la caste donc, parfois limite, et deux Toreros.

Le Fundi pratique un toreo fondamental, efficace, en plus d’être esthétique.
Son premier arrive avec un problème à gauche, liquidé en 3 séries de naturelles. La 4ème est fenomenal , estoconazo :  équation résolue.
Son deuxième est un quasi-Victorino qui ne développera pas ses mauvaises intentions faute de temps.
Son troisième eut le tort d’afficher un sentido qu’il aurait mieux fait de garder pour lui. Chez Fundi, on se fait joli-e-ment tuer pour moins que ça.
Jose Pedro Prados est le torero largo que nous attendions.

Le toreo de Meca est plus que méritoire mais moins savant que celui du Fundi.
Pulsador aussi présentait une sale difficulté.
Problème pas réglé = 2 cornadas + 1 raclée.
Stéphane, trouve, on  ne sait où, les ressources de tuer de grande manière.
2 oreilles obligées + 2 à l’infirmerie font quatre, rien à dire.
Meca refuse l’évacuation médicale, et s’arc-boute sur la funcion.
Il ferraille de droite et de gauche, encore, puis encore.
Estoconazo 2 fois.

Hier soir le Fundi devait sortir en triomphe porté sur les épaules de l’éleveur,
et Meca sur celles du mayoral.

Salut à Padilla.




[15/08/2005]
« Bouhhh …» Cervantès, Le Quichotte
Et sans transition, on passe du faenon du Fundi à un défilé de banals Bañuelos, bravitos, fades, convenus, sosos, con gaz, sin gaz, pataugas,
certains plus larges de culs que de poitrine, « étonnamment astifinos », Z.
Davantage poussifs que compliqués les trois premiers.
Corrida conventionnelle post-moderne, où l’on prend une avalanche de passes sur la tronche alors qu’on a rien fait.
D’autant plus de passes qu’il y a peu à dominer. 7 puyas, et 1 puyita.

On sait ce que l’on doit à Rincon, et on lui reconnaît le mérite de la sincérité.
Son premier toro, asphyxié, récupérait longuement entre chaque série.
Estocade, oreille.
Son second est idiot-bête, au point de devoir le faire retourner discrètement
à la fin de chaque série pour éviter qu’il ne reste tourné vers les hélicos de la gendarmerie nationale.
Deux recibir tendidos ; ovation à l’arrastre, bé tiens ! Vuelta, bé tiens.
Uceda Leal « peutte » des passes comme il taperait dans une balle.
Il lui manque un caddie, des clubs, et un trou au milieu du ruedo.
Il triche deux fois à la mort dans la satisfaction générale.
César Jimenez vient brinder au public son premier toro qui vient de se coucher.
Ça prédispose. Câlinant le public autant que le poil, il escroque ou extorque des muletazos classieux au bestiau qu’il faut ménager.
Epée delantera et basse, oreille très vite donnée, par souci d’accorder la deuxième
sous prétexte populaire.
Pour remercier le public et la présidence, cet individu fait carioquer méchamment l’ultime de la soirée, qui ne s’en remettra jamais.
La présidence complice change le deuxième tiers après la seconde paire de banderilles.
Toro assassiné d’un bajonazo qui bascule au sol  sur le passage en faux  d’un peon.. Olé ! Sortie a hombros.

Pour le reste il s’agissait « d’une très jolie corrida ».



[16/08/2005]
« Beurk ! »
Cervantès, Le Quichotte, 1605

18h 46mn 69s, le directeur des arènes dénonce en direct-live à la radio  la responsabilité des siffleurs, accusés de nuire à la qualité du spectacle.
Ils auraient empêché le maintien en piste d’un toro pourtant « impropre à la lidia », alors que son remplaçant l’était tout autant.
Voilà qui dénote davantage de cynisme que d’aficiòn.

Le règlement dont se sont dotés les organisateurs français ne prévoit plus qu’un sobrero par course.
Il devait donc rester disponible les sobreros non-utilisés des 3 corridas précédentes.
Argument davantage mathématique que polémique.
Que les toros puissent se battre et s’abîmer dans les corrales ne doit plus surprendre après un siècle de tauromachie dans la cité.
L’on peut bien désigner tous les boucs émissaires de la terre, le fracaso d’hier est surtout un problème d’organisation.

Deux toros blessés avant le combat,  pénurie de sobreros, complaisance vétérinaire, palco soumis…
Cherchez pas c’est la faute aux siffleurs, aux grincheux, à la sécheresse, et au baril de brut…
Un refilon et 7 puyas dont la première carioquée-assassine, la dernière à la porte des cuadrillas, et une autre sur le cul, pour un lot faible.
Morante s’en contre-tape, Tejela peut-peu.
 
Seul Vega se montrera digne, honnête et torero, cape en main à son premier, muleta à son second.
Samedi le Fundi a été fabuleux. 
« Qui parle de refaire le monde ? Il s’agit simplement de le supporter avec une brindille de dignité au coin des lèvres. » M.Laarbi



[17/08/2005]
Il ne faut pas se faire borgne pour rendre un autre aveugle
Cervantès Les nouvelles exemplaires

"Organiser une corrida, c'est très compliqué. Vous pouvez pas comprendre car vous savez pas tout, mais on peut pas tout vous dire."
On nous aura servi cette mauvaise soupe des centaines de fois.
L'essentiel c'est le ruedo et méfiez-vous comme de la pécole des confidences taurines de troisième main des pseudo-initiés-superinformés du coin.

Le premier toro de Ventorillo allait fêter son cinquième anniversaire dans un mois ? Dommage, il faisait pas son âge.
Quant au 52, énorme boule de cholestérol, il faisait, lui, plus que son poids !
4 puyas, 1 puyita, 1 carioqua.
Présentation inégale donc et souvent despuntada.
Le cinquième Farolero a poussé avec force et sérieux. Les autres ont fait ce qu'ils pouvaient, on leur en veut pas. Toros sans biceps et intellectuellement limités.
Que s'est-il passé exactement ?
A un moment, un type en bleu marine, parement blancs, a posé une énorme paire de banderilles sur la corne droite dont la pointe a du se trouver dans le trou gaughe du nez.
Un peu après, un autre type, un certain Vega, s'est doublé de grande manière pour entâmer sa deuxième faena.
Quelques épées caïdas, un bajonazo, deux ou trois capotazos.
Des muletazos sympas chez Ponce, désabusé par la piêtre qualité des opposants, des lueurs de grand standing chez Vega, quelques détails pour Perera.
On a compté 11 sirènes d'ambulance sur le boulevard Yves du Manoir.
Samedi le Fundi a été sublime !


 










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