Saisies et expertises de cornes


Année

2001

2002

2003

2004

2005
2006 2007

Paires analysées

80

78

78

85

78
58 (+18 Nîmes) 62 (+24 ? Nîmes)

Paires limpias

49

54

60

55

51
42 38 (?)

Paires positives sur 1 corne

10

8

7

15

15
9 15 (?)

Paires positives sur 2 cornes

21

16

11

15

12
7 (+6) 9 (2?)

Élevages recevant un blâme.

Victoriano,
Adolfo Martin,
Cebada Gago,
Santiago Domecq

Buenavista

aucun

Palha (sursis)

Juan-Pedro Domecq


aucun
aucun
(El Pilar, en théorie...)
Victoriano del Rio (non appliqué) et JP Domecq (Nîmes, non appliqué aussi)


Même si l’avenir des analyses est obscurci par la programmation annoncée des Palha à Nîmes pour 2006 (Pourquoi continuer à mettre un carton rouge si le joueur termine la partie et peut jouer les suivantes ?), intéressons nous à la dernière fournée de résultats communiquée par l’UVTF. Nous nous bornerons aux bilans bruts de 2005 et des quatre années précédentes (Retrouver le détail de 2004, 2005, 2006, 2007).

Le pourcentage de paires de cornes ‘limpias’ a été respectivement de 61%, 69%, 77%, 65% et 65% encore pour 2005. On ne peut pas vraiment parler de progrès… Simplement, les empresas et les éleveurs profitent des mailles trop grosses du filet pour s’en sortir à bon compte, la présentation n’a pas fait de progrès mais les tricheurs l’ont joué plus fine et il n’y aura pas de blâme. Nos propositions de critères plus sévères ont été proposées à l’AG de St-Gilles en février 2005, elles sont toujours pertinentes. ( voir dossier )
L’esquive à la mode en 2005 a été le certificat d’arreglado, passé de 21 en 2004 à 41 en 2005. On raconte aussi que certains éleveurs radiographient les cornes de leurs toros pour s’assurer qu’il reste assez de pointes pour passer les contrôles.
Ça ressemble furieusement au cyclisme professionnel, ses certificats de traitement pour asthmatiques et ses centrifugeuses dans chaque musette pour contrôler l’hématocrite. Quoique ! Au moins dans le vélo, les cas de Roberto Heras, vainqueur déclassé de la Vuelta, Marco Pantani, maillot rose interdit de départ en fin de Giro, ou Richard Virenque exclu du Tour en 98 et suspendu en 2001, démontrent qu’une fois pris la main dans le pot de confiture, on ne s’en sort pas juste en se léchant les doigts.
Contrairement à João Folque. Triste Mundillo.
Marc GÉRISE.

Post-Scriptum[Novembre 2006]:
Dans l'attente du détail des courses saisies et, surtout, des certificats d'arreglado (Nota février 2007: Voir les Bañuelos avec 6 arreglados sur 6 possibles, ça relativise les bonnes analyses des tirés au sort...), le bilan 2006 montre une nette amélioration comptable de la présentation en arènes de première (Voir ci-dessous pour Nîmes).
Malheureusement ce bilan comptable ne correspond pas avec le 'ressenti' depuis les gradins, et les cornes escobillées, même sans intervention extérieure, ont fleuri un peu partout. Avec ou sans fraude démontrée, la présentation des toros reste un critère de sérieux des plazas, etles aficionados ne se satisferont pas de cornes
'naturellement' vilaines ...

P.S. bis [Juillet 2008]
La publication de plus en plus tardive et incomplète des résultats (pas de détails sur les arreglados en 2007, Nîmes qui ne dévoile que les 2 JP Domecq sans donner + de détails) rend difficile la comparaison des temporadas entre elles. On se bornera à noter que intra-UVTF les paires limpias sont passées de 72 % à 61 % et que l'association s'est alignée sur Nîmes en ne sanctionnant pas l'élevage de Victoriano del Rio (avec pourtant 4 pointes positives sur 4 à Dax, 3 sur 4 à Béziers...). Nîmes qui a le mérite de la cohérence en reprogrammant des JP Domecq en 2008 comme elle l'avait fait auparavant avec les Palha ou les El Pilar, quitte à dissoudre une CTEM qui rechignait à avaler la couleuvre de trop.



DEUX SUR TRENTE-SIX

La Ville de Nîmes, soucieuse de poursuivre dans la ligne d’objectivité et de rigueur qu’elle s’est toujours fixée, a fait procéder à l’analyse des cornes des toros lidiés dans les arènes de Nîmes durant la temporada 2006. Les cornes analysées sont celles de deux toros par corrida, tirés au sort. N’entrent pas en jeu les toros des corridas mixtes. Dès l’instant où l’association des vétérinaires taurins a refusé de procéder à ces analyses, la Ville de Nîmes a demandé à M. Jean Sautet, Professeur d’Anatomie-Embryologie de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, d’effectuer ces expertises. Il les a réalisées dans les formes requises. Il ressort de cela que, sur 9 corridas, et donc 18 toros analysés, seules les cornes des deux toros (n° 97 et 52) de la ganaderia d’El Pilar (corrida du vendredi 2 Juin après-midi), présentent « un raccourcissement artificiel des deux cornes ». On remarquera avec intérêt, que le toro n° 59 de la ganaderia Valdefresno, lidié le lundi 5 Juin après-midi, a été remarqué par le Professeur Sautet comme « un exemple d’armure intacte ».
Communiqué de presse du 8 décembre 2006, www.nimes.fr


 BRANDADE D’ARITHMÉTIQUE A LA NÎMOISE

Si on en croit le triomphal titre du communiqué ci-dessus, il n’y aurait eu que 2 cornes ‘positives’ à l’analyse d’afeitado sur 36 prélevées. Comme toujours avec Nîmes, il ne faut pas se contenter de toucher le fond et nous creusons donc un peu. Pour bien présenter les choses, la ville de Nîmes communique sur 2 toros ‘positifs’ sur 36 cornes analysées alors qu’en fait, ce sont plutôt 2 toros sur 18 qui sont positifs sur leurs deux cornes. Comme ils appartiennent au même élevage d’EL PILAR, ces analyses auraient pour conséquence un bannissement d’un an de cet élevage si Nîmes faisait encore partie de l’UVTF. Le bilan est donc moins bon qu’en 2005 et 2003 (aucun élevage), identique à 2002 (un élevage : Buenavista) et meilleur que 2004 (Palha et JP Domecq).

Pas vraiment de quoi pavoiser, surtout que 3 courses mixtes n’ont pas été prélevées (2 toros de Las Ramblas et 6 Garcia Jimenez/Peña de Francia, mais accompagnés de 2 novillos donc pas de prélèvements (sic), à Pentecôte ; et 4 Domingo Hernandez aux Vendanges) et que le doute ne profite pas vraiment à ces cornes là.

Quelques jours et une réunion de CTEM passent, et Christian CHALVET communique dans Midi Libre du 16/12/06 quelques détails supplémentaires : il y a eu 7 certificats d’arreglado et 2 toros supplémentaires ‘positifs’ sur 2 cornes, 1 Palha (tiens ?) et un José Vasquez. Ça nous fait déjà un «8 sur 36» voire un «22 sur 50» avec les ‘arreglés’, bien moins reluisant que le « 2 sur 36 » initial mais cela n’empêche pas une pique à l’ANDA qui a primé des Victoriano del Rio innocents. Sauf que le détail des certificats d’arreglado n’est pas donné et que deux des Victoriano pourraient très bien être concernés, ou deux autres positifs sur une seule corne. Comment savoir avec ces informations parcellaires ? Des fuites de la CTEM nous indiquent même, et le professeur SAUTET confirme ci-dessous, qu’il y a 6 toros positifs et non pas 4. Quels sont ces deux toros manquants ? On peut tout de même comparer le taux nîmois de 4 paires sur 18 (22,22%) avec les 7 paires, positives sur deux cornes, sur 58 saisies dans les arènes de première de l’UVTF, soit 12,07%. Pas vraiment à l’avantage de l’arène de confirmation, non ? Et avec 6 paires sur 18, on atteint un tiers de toros positifs sur 2 cornes, le pire taux depuis la mise en place des analyses en 2001.

Nonobstant ces triturations de chiffres, Christian CHALVET nous parle de vérité scientifique qui contredit la vision des gradins (encore qu’un toro moche naturellement n’en reste pas moins moche), mais il se mélange encore les pinceaux (oui, bon…) sur la perte de substance « à la pointe ou sur les cotés » pour trancher sur l’exclusion ou la simple admonestation à appliquer aux coupables.
Petit récapitulatif :

Maintenant que la vérité scientifique a été exposée, rien n’empêche les El Pilar d’être exclu de la programmation nîmoise. Merci de le communiquer rapidement à Simon Casas Production pour ne pas perturber le meilleur gestionnaire d’arènes du monde.
Marc GÉRISE [19/12/2006].


RECTIFICATIF DU Pr. JEAN SAUTET AU COMMUNIQUE DE LA VILLE DE NÎMES paru sur le site internet de TERRES TAURINES et sur l'article du MIDI LIBRE (16 décembre 2006)

Un peu surpris à la lecture du communiqué de la ville de Nîmes paru sur le site internet de Terres taurines puis à celle de l'article du midi libre, je tiens à compléter ces informations en apportant les éléments qui ont été omis. Ayant été mandaté par la ville de Nîmes pour effectuer une expertise en aveugle (anonymat des élevages d'origine) j'apporte donc aussi ces compléments de façon anonyme :
  1. Sur 18 toros analysés, ce ne sont pas 2 toros (Terres taurines) ni 4 toros (Midi libre) qui présentaient un raccourcissement artificiel des cornes mais 6 toros qui ne répondaient pas aux critères : N° 121, 97 et 52 pour la Pentecôte et N° 87, 76 et 69 pour les vendanges.
  2. Le toro 59 n'a pas été "remarqué par le Professeur Sautet comme un exemple d'armure intacte ", comme il est dit dans le communiqué de Terres taurines, mais a tout simplement été analysé, comme il est précisé dans le rapport, "à titre d'armure intacte"… /… "afin de donner un exemple de ce qu'est une biométrie normale (mensurations, courbes)".
Je tiens à la disposition de toute personne intéressée le contenu intégral de ce rapport sous réserve de la présentation d'une autorisation préalable individuelle accordée par le commanditaire de l'expertise, la Mairie de Nîmes. Connaissant le soucis de transparence de la municipalité de Nîmes en la matière, celle-ci n'hésitera pas à donner ces autorisations et à fournir les noms des élevages correspondant aux numéros mentionnés ci-dessus.
 Pr. J. Sautet.


APRÈS LA TRÊVE DES CONFISEURS…
 Une bonne partie de notre article et du communiqué du Professeur SAUTET ayant rempli une page du Midi Libre du 21 décembre, les réactions nîmoises ne se sont pas faites attendre.
Christian CHALVET ayant enfin compris l’usure ‘loin de la pointe’, a fait son mea culpa pour avoir appuyé la programmation des PALHA, et ne s’alimentera exclusivement que de pasteis de nata pendant 40 jours en guise de pénitence. Daniel-Jean VALADE a publié l’intégralité des résultats d’analyses avec le détail des élevages. Enfin, Jean-Paul FOURNIER a exigé de Simon-Casas-Production la non programmation des EL PILAR pour 2007, demandant aux membres de l’UVTF de faire de même.
Bien entendu, les italiques ci-dessus ne sont que délire de ‘quatrième dimension’… On attend toujours un sursaut d’aficion des édiles nîmois.
Marc GÉRISE.[10/01/2007]

Courrier recommandé expédié le 17 janvier 2007

Beaucaire, le 17 janvier 2007
Lettre recommandée + AR

Monsieur le Maire, Monsieur l’adjoint à la culture et à la tauromachie, Monsieur le président de la C.T.E.M,

Les jours et la trêve des confiseurs ont passé depuis le communiqué du professer SAUTET du 19 décembre 2006 concernant les résultats des analyses de cornes prélevées à Nîmes lors de la temporada 2006.
Le renommé vétérinaire y précisait : « Je tiens à la disposition de toute personne intéressée le contenu intégral de ce rapport sous réserve de la présentation d'une autorisation préalable individuelle accordée par le commanditaire de l'expertise, la Mairie de Nîmes. »

Comme nous ne voyons rien venir de votre part, nous vous demandons par la présente une autorisation permettant à l’ANDA de publier ces résultats. Nous profitons aussi de l’occasion pour vous demander de vous prononcer, sans attendre une réunion début février comme annoncé dans le Midi Libre du 16 décembre 2006, sur la sanction à appliquer à l’élevage EL PILAR afin que, le cas échéant, votre prestataire puisse réserver un lot de remplacement à la hauteur des ambitions des arènes de Nîmes.

Dans cette attente, recevez nos cordiales salutations aficionadas..

Pour l’ ANDA, le bureau national.